Raphaël Varane, figure de proue de la Gaillette, a pris sa retraite à 31 ans, après une nouvelle blessure alors qu’il venait d’arriver libre à Côme en Italie. Une décision sur laquelle il revient largement dans le cadre d’un long entretien pour L’Equipe.

Dans ce dernier, celui qui reconnait avoir fait une grande partie de sa carrière sur un genou, évoque l’avenir qui se présente à lui désormais. Et cela se passe toujours à Côme : «  Ça va être Côme, parce que j’intègre le comité de développement du club. J’ai encore à donner au foot, et ça me permet d’en voir un autre aspect. Le business aussi m’intéresse beaucoup, j’ai lancé trois fondations, et j’aime le mentoring aussi, aider les joueurs à trouver un équilibre autour du foot. Être un athlète de haut niveau est bien plus compliqué que ce que les gens pensent. J’ai eu la chance d’être bien entouré, mais j’ai quand même avalé des couleuvres et ça a été très très dur. »

« Tout le système est bâti pour que le joueur ne pense pas, et ne voit pas qu’il se fait avoir »

Il aspire aussi à apporter son aide dans un milieu pas toujours facile pour le joueur et la personne qui se cache en dessous du maillot. Il développe : « Ce n’est même pas que je me suis senti trompé. C’est juste que tout le système est bâti pour que le joueur ne pense pas, et ne voit pas qu’il se fait avoir. Quand tu as un peu d’expérience, tu vois le jeu, les ficelles, et après tu as le choix d’accepter de te faire avoir, et tu signes pour ta tranquillité : faites vos magouilles, je me concentre sur ma famille et sur le jeu. Ou alors tu n’es pas d’accord, et ça te prend beaucoup, beaucoup d’énergie. Je n’ai pas envie de trop en dire, mais c’est important de savoir que le foot est une industrie particulière. On ne va pas changer le monde, mais on peut faire autrement. Et j’irai au moins dans le sens où je veux aller. Je me vois peut-être plus comme président que comme entraîneur, pour l’instant, mais j’ai la chance de pouvoir faire beaucoup de choses qui m’intéressent. Tout un monde s’ouvre à moi. Je n’ai pas peur de l’échec, je n’en ai jamais eu peur. »

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