Arrivé de l’Udinese cet été alors qu’il était courtisé par d’autres gros clubs italiens, Seko Fofana a été l’une des surprises du RC Lens au mercato. Il a toutefois fallu se montrer patient avant de le revoir enchaîner les matches en raison de soucis musculaires répétés. Mais le milieu semble aujourd’hui lancer sa saison. Il était ce jeudi pour la première fois en conférence de presse d’avant-match. L’occasion de revenir sur ses débuts en Sang et Or.
Lensois.com : Seko Fofana, pouvez-vous revenir sur les raisons qui ont motivé votre venue au RC Lens ?
Le club m’a convaincu. Ils m’ont montré l’importance du projet en place. Ils m’ont montré qu’ils avaient confiance en moi. Au bout d’un moment, mon cœur a balancé et je ne pouvais plus faire semblant. Je ne me voyais pas autre part qu’à Lens. On sait que le club a une grande histoire. Notre objectif est de remonter le club au plus haut. Il y a un projet qui doit être mis en place par les dirigeants et on essaye au maximum de travailler, d’obtenir les points qu’il faut pour satisfaire dirigeants comme supporters. On a un groupe avec une très bonne mentalité et je suis content aujourd’hui d’être ici.
Quel regard portez-vous sur vos débuts avec le RC Lens, retardés par une blessure et une rechute ?
Comme tout le monde le sait, j’ai connu des débuts difficiles avec des rechutes. On a fini le championnat assez tard en Italie et je n’ai pas vraiment eu une préparation d’avant-saison qui m’a permis de forcément bien connaitre mes coéquipiers au départ. Aujourd’hui je sens que physiquement je suis en train de retrouver ma forme. Je ne suis pas à 100% mais je sens qu’il y a de l’évolution. Cela se passe bien et je vais progressivement pouvoir montrer ce que j’ai fait par le passé. Honnêtement, jouer les 90 minutes contre Rennes a été difficile parce qu’après chaque fin de match, j’ai énormément de courbatures, j’ai parfois du mal à récupérer mais on a un staff médical au top. Si j’ai pu faire 90 minutes et enchaîner des matches, c’est grâce à eux. On a bossé jour et nuit pour que je puisse revenir. Je ne peux pas tout bien faire mais grâce au staff et à mes partenaires, je sens que je suis en train de retrouver mon niveau. Mon corps arrive petit à petit à accepter mes efforts et on travaille tous les jours avec le staff. Plus les semaines passent, plus je me sens bien.
Vous avez de plus un jeu qui réclame beaucoup d’énergie…
Je suis capable de répéter de nombreuses courses pour attaquer ou défendre. On l’a vu à la 75’ à Rennes sur le 2e but mais quand je suis en forme, ce sont des courses que je peux faire à la 90’, pour faire mal à l’adversaire ou tuer le match. Mais il faut faire attention : on a une équipe qui attaque vraiment bien, avec beaucoup de joueurs capables de faire la différence et il s’agit aujourd’hui de bien prendre mes marques mais aussi de garder un équilibre. Parfois on a eu tendance à trop attaquer en ayant du mal à revenir pour défendre et ce sont des choses que l’on travaille.
« Je suis exigent envers moi-même »
Vous avez fait votre première entrée contre Bordeaux (2-0, 4e journée de Ligue 1) et avez tout de suite rechuté. Avec le recul, vous dites-vous que c’était un retour précipité ?
Je ne sais pas trop. Il y a eu des rechutes, peut-être que c’était encore fragile, mais c’est derrière nous. Le plus important, c’est que progressivement je retrouve mon niveau. Je suis très content de ce que le staff médical et tout le monde ont mis en place. Il ne faut pas oublier qu’avant ça on a eu un mois et demi en Italie durant laquelle on a dû jouer 12 matches. J’avais tout donné là-bas. Je suis arrivé ici avec l’envie de jouer mais je n’étais peut-être pas encore assez prêt. On peut se poser des questions mais tout ça est derrière, on sait comment gérer les situations à venir et c’est le plus important.

Le coach a échangé avec vous avant Rennes sur une possible envie de trop bien faire. Un match complet de votre part, avec une passe sur une montée en fin de partie..

C’est vrai qu’avant Rennes, j’ai eu une discussion avec le coach. Il m’a dit qu’il sait ce que je peux apporter, que ça va arriver progressivement, et qu’aujourd’hui je devais être tranquille, pas stressé. On a vu sur le match que j’ai gardé un équilibre. J’analyse les matches après les avoir joués et je vois ce que je peux améliorer ou non. Je vois qu’on propose beaucoup de choses offensivement et même défensivement mais parfois on n’a pas trop d’équilibre. J’essaye donc d’anticiper la perte de balle quand on attaque car je sais que je peux faire les efforts. Je n’étais pas stressé, mais je suis exigeant avec moi, je travaille beaucoup. Je sais qu’à un moment où l’autre tout sera en place. Puis il y a une période d’adaptation. Je connaissais les joueurs de nom mais il faut le temps de trouver des automatismes. Au regard des résultats, on peut être contents. Sur la passe à Rennes, j’ai bien senti le coup, je trouvais important de faire cette course puis je vois qu’Ignatius Ganago est mieux placé que moi et je lui donne. Après je suis à côté de l’action mais « Gana » a tout fait, c’était magnifique ! Mais sur ces courses, il faut faire attention à l’équilibre, on a vu qu’on pouvait parfois être percutés plein axe par les autres équipes. Il faut savoir quand faire ces choses là, puis l’équipe n’attend pas que mes courses, des joueurs sont capables de faire des dernières passes de loin aussi, comme Gaël (Kakuta). On a des atouts !
Votre transfert a fait parler car il est le plus gros de l’histoire du club. Cela peut-il peser ?
Je suis content d’être peut-être le plus gros transfert après c’est sûr que derrière il y a des attentes. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu une blessure au départ. On veut des résultats tout de suite mais il faut regarder toute l’équipe et on peut se dire aujourd’hui que c’est bien. C’est ça le plus important, moi ça arrivera plus tard, je ne me pose pas trop de question.
Propos recueillis par Christophe Schaad