Les friteries Sensas ont vu le jour au début des années 1970 à l’initiative de Jean-Paul Dambrine. «J’ai servi ma première frite le 30 avril 1969 à 20h30 au bal du muguet d’Ablain-Saint-Nazaire.»
Bienvenue chez les ch’tis, le point de départ de la friterie Momo
Quand Kad Merad découvre la frite fricadelle, en tant que nouveau postier à Bergues dans Bienvenue chez les ch’tis, c’est dans la friterie de Jean-Paul Dambrine. « C’est Dany qui me dit qu’il faut que je lui loue une baraque à frites, parce qu’il a une bricole à tourner. […] Je vais à Bergues, sans savoir ce qu’était le film qu’il allait tourner. J’ai fait des frites pendant deux jours, et puis je suis reparti avec ma friterie ». Une belle histoire entre ces deux amis, qui fera 25 millions de visiteurs au cinéma, et accouchera de l’idée d’en faire un restaurant fixe. « Dany m’a dit que je devrais ouvrir un restaurant. Je l’ai fait ici (32, route de Béthune), parce que je mets une friterie à côté les soirs de matchs à Bollaert. Le propriétaire du local vendait des vélos et il est parti s’installer ailleurs. Mais quoi faire dedans ? Je vais en profiter, et faire la friterie Momo ! ».
Jean-Paul Dambrine, un passionné de la frite
Initialement mécanicien de précision dans une usine arrageoise, Jean-Paul Dambrine a vite changé d’univers. « J’ai été libéré de l’armée le 30 avril 1969 à 11h00 du matin. J’ai vendu mon premier paquet de frites le 30 avril 1969 à 20h30 au bal du muguet d’Ablain-Saint-Nazaire ». Depuis, celui qui salue un à un chacun de ses clients, a construit un empire d’une vingtaine de baraques à frites consacrées à l’événementiel, deux friteries à Lens et à Lille, une à Carvin et à Liévin. Le roi de la frite ? « Je n’ai pas cette prétention-là, je fais mon boulot du mieux que je peux et en étant sérieux » relativise Jean-Paul Dambrine. « C’est surtout un grand passionné » confie Jérôme, un copain depuis plus de 65 ans, « avec lui c’est surtout l’amour du travail, dans des conditions amicales et franchouillardes ».
Quand il n’est pas dans une friterie le soir de match, Jean-Paul Dambrine remplace un employé absent, réapprovisionne ses restaurants en toutes sortes de denrées. « Je ne fais rien mais je suis toujours occupé ! » s’amuse-t-il en mangeant une frite avec des amis. « C’est un chef extraordinaire, qui est toujours là dès qu’on a besoin de quelque chose » rajoute Zoé, arrivée dans l’entreprise en mars et installée à la friterie Momo depuis son ouverture. « Pour moi, c’est un homme exemplaire … C’est Jean-Paul … »
Une première à Bollaert ?
Un passionné présent sur le parking du stade Bollaert à chaque match depuis près de 50 ans, et qui n’a jamais vu un seul match dans le stade ! « Non je n’ai jamais vu un match à Lens, il faut toujours réapprovisionner les friteries et préparer la sortie du stade ! Mais j’ai été invité par le président du RC Lens, Joseph Oughourlian, à un match en tribune d’honneur. Je vais devoir abandonner ma baraque à frites pour un match … ». Ce sera bientôt le cas, face à une « petite » équipe nous rassure le restaurateur. « Il est hors de question que ce soit pour un gros match comme le derby ! » assure Jean-Paul Dambrine. Un match comme celui-là, il veut le vivre à sa place : avec ses équipes à faire des frites !
Par Adrien Bray avec HorizonActu.