Cristian Lopez a ouvert le score pour le RC Lens vendredi à Bollaert contre le Red Star (2-0, 10e journée de Ligue 2). Depuis qu’il est titulaire, l’attaquant espagnol confirme tout le bien dit de lui à son arrivée. Gros plan sur celui qui, sous réserve de confirmation, s’apparente de plus en plus, au même titre qu’un Abdellah Zoubir, un John Bostock ou un Kévin Fortuné, à une belle trouvaille.
On sent Cristian Lopez heureux d’être au RC Lens. Arrivé le 31 août, l’Espagnol a le sourire, parle de son nouveau club avec des paroles enthousiastes qui lui sortent très spontanément et on le devine déjà proche de plusieurs coéquipiers. Il ne parle pas français, mais se fait comprendre facilement. « Le coach parle espagnol, cela m’aide beaucoup, et avec les joueurs, je peux parler anglais, ou avec l’aide de gestes. Ce n’est pas un souci », raconte-t-il. L’attaquant peut donc mordre dans cette nouvelle aventure à pleines dents et cela se retrouve dans ses performances. En 3 titularisations, il a déjà provoqué 2 penalties et marqué 2 fois.
A 27 ans, il peut savourer le fait d’évoluer dans un club lui offrant un tel environnement, une telle passion. Enfin, pourrait-on dire. Car si personne en France ne connaissait Cristian Lopez avant son arrivée, celui qui fête ses buts en mimant le geste d’un archer était un espoir lorsqu’il débutait au sein de la réserve du Real Madrid, puis de Valence de 2010 à 2012. Sans relativiser l’importance d’un club très respectable comme Cluj, qui a déjà participé à la Ligue des Champions, les soirs de matches à Bollaert sont sans doute plus proches de ce dont il rêvait au tout début de sa carrière. Sur le plan footballistique pur, il le dit d’ailleurs de lui-même, le niveau de la Ligue 2 lui semble plus élevé qu’en Roumanie. Avant d’arriver au Racing, il a bourlingué, brillant en 3e division espagnole avant de prendre la direction de l’Angleterre et d’Huddersfield, club de 2e division anglaise, qui joue d’ailleurs la montée cette saison. Cela aurait pu être un premier pas vers une bonne situation dans un bon championnat, mais là-bas, ça n’a pas fonctionné. Pour une raison qui lui apparait encore un peu mystérieuse. Pourtant, il le clame, son jeu est taillé pour le football anglais. A le voir batailler avec les défenseurs sur chaque ballon qui passe dans sa zone depuis qu’il occupe la pointe de l’attaque du RC Lens, on le croit.
6 buts au total depuis le début de la saison
Mercredi dernier, Alain Casanova, son entraîneur, le décrivait comme un renard des surfaces et son but 2 jours plus tard face au Red Star ne pouvait pas mieux l’illustrer. Cristian Lopez doit maintenant confirmer, mais il connait en tout cas un début de saison assez impressionnant. Car il ne faut pas oublier qu’à ses 2 buts en Sang et Or s’ajoutent 4 réalisations marquées en août en première division roumaine où il a été élu joueur du mois. La saison dernière, le nouveau lensois avait marqué 12 fois dans cette compétition et il en avait donc déjà marqué le tiers avant de rejoindre le Racing. Et si le RC Lens avait recruté ce joueur dans le timing parfait, à 27 ans, au moment où il connait un pic de progression ? Son duo avec Kévin Fortuné, qui lui aussi franchit une étape au même âge alors qu’il évoluait en National il y a un an, n’en serait que plus redoutable.
« Même si on doit être capable d’avoir encore plus de variété dans notre jeu, on s’aperçoit qu’il y a une belle complémentarité entre les attaquants et les joueurs excentrés, quand on a le ballon ou pas » commentait Alain Casanova vendredi soir en évoquant ce binôme avant de se satisfaire une nouvelle fois de l’attitude de Cristian Lopez en tant que « premier défenseur ». Le RC Lens, qui s’est longtemps cherché un véritable avant-centre, a peut-être trouvé le joueur qui lui correspond. Réaliste et bagarreur. Clin d’œil, cela arrive au moment où le RC Lens, à travers une partie de la société luxembourgeoise Solferino et l’Atletico Madrid, est passé sous pavillon espagnol. Des actionnaires ibériques avec lesquels il dit ne pas avoir de contact particulier, mais il pourrait bien contribuer lui aussi à renforcer le lien entre le RC Lens et l’Espagne au-delà de ces couleurs Sang et Or sous lesquels on espère maintenant le voir briller encore tout au long de la saison.
Christophe Schaad