Venus regonfler les effectifs de la défense du RC Lens cet hiver après des départs d’envergure, les jeunes Juma Bah et Nidal Celik n’en sont pas encore au même point. Mais chacun à leur niveau, ils semblent être désormais sur une dynamique plutôt positive.

Avec les départs d’Abdukodir Khusanov à Manchester City et de Kevin Danso à Tottenham, le RC Lens avait besoin de se renflouer défensivement. Il a fait le choix de miser sur deux jeunes joueurs de 18 ans en recrutant Nidal Celik au FK Sarajevo et en obtenant le prêt de Juma Bah, tout juste parti de Valladolid pour Manchester City. Les deux joueurs ne font pas leur trou à la même vitesse, mais ils sont sur la bonne pente.

Si Juma Bah a assez rapidement obtenu ses premières minutes de jeu en Ligue 1 avec une brève entrée à Montpellier (0-2), puis une seconde entrée manquée lors de la réception de Strasbourg (défaite 0-2, entrée à la 75’), il est en train de se faire une place dans le onze de départ avec deux performances solides dans l’axe du trident défensif à Marseille et contre Rennes samedi. Deux rencontres soldées par autant de clean sheets et de victoires du Racing. Si tout n’a pas été parfait, s’il reste du travail notamment dans certains placements, on a pu mieux discerner ce qui a tapé dans l’œil des observateurs lors de ses 12 matches disputés en Liga. Avec sa grande taille (1m95), il aimante les ballons et apporte de l’impact. Wesley Saïd, qui se frotte à lui à l’entraînement, observe : « Physiquement, c’est un monstre. Avec le ballon, il se débrouille bien et en un contre un, il est bon. »

Will Still sur Juma Bah : « A son arrivée, il avait des problèmes avec l’orientation de son corps »

Will Still et son staff ont tâché de le faire rapidement avancer sur certains défauts vite identifiés dans sa façon d’user de son corps. Le coach artésien explique  : « Il a été très bien. Il doit encore apprendre à repousser le bloc et à le faire sortir un peu plus vite, surtout sur les passes en retrait de l’adversaire. Mais il a une présence physique non négligeable. À son arrivée, il avait des problèmes avec l’orientation de son corps, on l’a vu contre Strasbourg lors de son entrée en jeu, où on se fait avoir sur la demi-seconde où il ne voit plus le ballon. On a travaillé dessus. On l’a lancé quand on pensait que c’était le bon moment. Il fait des choses intéressantes, à nous de rester exigeants vis-à-vis de lui. C’est encore un jeune gars. On va continuer à l’aider. »

Le « bon moment » n’est pas encore arrivé pour Nidal Celik, qui a joué son 3e match en National 3 ce week-end, une étape par laquelle Juma Bah n’est pas passé. Le jeune Bosnien a connu des débuts assez difficiles avec les réservistes lensois lors d’une défaite 3-2 à Reims mi-février. Mais il monte doucement en puissance, conformément aux attentes de Will Still. Cela s’est ressenti samedi lors de la victoire 4-1 obtenue à domicile contre Drancy. Le coach de la réserve artésienne, Vincent Carlier, qui l’a laissé sur le terrain pendant toute la rencontre pour la première fois, est bien placé pour apprécier sa trajectoire : « Je le trouve en progression. J’avais fait le choix de titulariser aussi Steven (Fortes) pour l’aider. Steven parle anglais, donc c’est aussi plus facile pour lui. Même avec les autres qui parlent moins, je trouve qu’il est plutôt concentré défensivement. C’est son meilleur match des trois qu’il a joués. » Difficile de se faire une place en équipe première pour le moment, mais à 18 ans et en pleine découverte du football du Big 5 européen, Nidal Celik a du temps devant lui, et on pouvait s’attendre à ce que ce soit plus long pour lui que pour Juma Bah, arrivé en Artois avec un peu plus de bagage à ce niveau de compétition grâce à sa petite expérience en Liga, et qui n’a, en tout cas pour l’instant, pas autant de temps à passer en Artois. Comme l’ex joueur de Valladolid appelé par le Sierra Leone, il aura l’occasion de garder le rythme durant la trêve puisqu’il a été convoqué avec l’équipe U21 de Bosnie-Herzégovine pour Celik.

Christophe Schaad, avec Eloïse De Mester