Le président du Racing Club de Lens, Joseph Oughourlian, est venu présenter une partie du nouvel organigramme du club artésien. Accompagné de Pierre Dréossi, le nouveau directeur général, le président s’est livré sur les sujets du moment.

Le départ d’Arnaud Pouille

«Le club commence une nouvelle étape, entame Joseph Oughourlian. Une nouvelle étape dans la continuité. Je voudrais saluer le travail d’Arnaud Pouille, avec qui on s’est mis d’accord pour se séparer. Pendant 7 ans, il était à la direction du club. Mais depuis 18 mois, on a eu un certain nombre de différences. Des différences essentiellement sur la partie sportive : niveau des investissements, et sur le glissement de la masse salariale, qui ne correspond pas à ce qu’est le club actuellement, et nos valeurs. On s’est donc mis d’accord pour se séparer.»

L’arrivée de Pierre Dréossi

Pierre Dréossi rejoint le club en tant que directeur général. « J’ai appris à le connaître depuis 6 ou 7 mois. Il doit nous ramener vers ce nouveau chapitre avec plus de rigueur financière. Il doit nous aider à retrouver cette intelligence sportive perdue depuis le départ de Florent Ghisolfi. On prend quelqu’un qui vient des Hauts-de-France, un peu comme la famille Mulliez. Je comprends en partie les supporters mais si un Nordiste passe du côté du Pas-de-Calais, s’il est compétent, on ne va pas refuser ce plaisir.»

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L’organigramme

Le président a présenté un organigramme avec un nouveau chef du recrutement : Diego Lopez. Jean-Louis Leca est nommé coordinateur sportif. « Diego Lopez aura pour mission de chercher les meilleurs profils au meilleur prix, et Jean-Louis Leca fera le liant au niveau du vestiaire et du centre de formation. C’est une équipe réduite, avec peu de décisionnaires, et un retour à la stabilité, je l’espère,. »

Sur le départ de Franck Haise

« Je voudrais saluer le travail de Franck Haise. On aurait tous voulu que Franck Haise reste. J’ai compris peut-être un peu tard qu’il allait partir, c’était u cours d’un diner, le 18 avril. Je pense que c’était déjà trop tard et que sa décision était prise. Je pense qu’il était fatigué de mois et de mois d’atermoiements, de changements de direction sportive. Du rôle de manager général aussi. Il voulait passer à autre chose. J’ai tout fait pour qu’il puisse rester au club, mais c’était déjà compliqué. Quand il m’a annoncé sa décision ferme et définitive, quelques jours après la fin du championnat, je n’ai pas cherché à le garder de gré ou de force. Parce que quand un coach veut quitter un club, il n’y a pas grand-chose que vous pouvez faire. J’ai cherché à trouver un deal le plus vite possible avec le club de Nice parce qu’on n’avait pas d’intérêt à faire attendre Franck. On avait tout intérêt à nous positionner sur d’autres profils. Nous avons un certain nombre de candidats. Ce club reste attractif, des gens ont appelé. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore la bonne personne. Nous travaillons d’arrache-pied sans nous presser. Les décisions précipitées, notamment celles prises sur la partie sportive depuis 18 mois, ont été payées très cher. »

L’administratif va bien

L’administratif va très bien a souligné Joseph Oughourlian. « La partie du club qui s’est construite sous Arnaud Pouille. Je tiens à lui rendre hommage. On a monté une structure très robuste. Sur la partie communication, sur la partie financière. Sur la partie juridique, opérationnelle. Nous sommes un club fort sur tous ces aspects. Nous allons garder toutes ces structures, ces personnes. » Benjamin Parrot est promu directeur général délégué du club.

Une masse salariale à revoir

« Il y aura forcément une réduction de la masse salariale à partir du moment où on passe de la Ligue des Champions à la Conférence League. Le problème, c’est que la masse salariale ne descend pas à la même vitesse que nos revenus. Ils sont beaucoup montés lors de la saison passée, et on n’a pas mis ce que j’aurais aimé que l’on mette de côté pour avoir une stabilité financière. Nous n’avons pas le troisième paiement CVC contrairement à d’autres clubs. Concernant les droits TV, il y a beaucoup d’incertitudes. Nous verrons si nous faisons quelques belles ventes de joueurs. Je ne sais pas si nous serons capables de faire des ventes de joueurs aussi profitables que l’an dernier. Il est dommage de sortir d’une telle saison et de ne pas avoir mis de côté. »

Isos ne viendra pas

«  ISOS Capital ne viendra pas. Ils n’ont pas levé l’argent pour faire la transaction. Je pense que le club a fait une erreur majeure de communication en annonçant l’arrivée d’un actionnaire alors que l’on était très loin d’avoir clôturé un deal. Mon rôle, c’est de trouver des fonds pour le club. »

L’arrivée de Diégo Lopez

« Je n’ai pas une relation particulière avec Diego Lopez. Je l’ai connu il y a 6 ou 7 ans lorsqu’il était à Lille.A l’époque, avec Arnaud Pouille, nous cherchions un un chef de recrutement. On l’avait vu une première fois, on l’avait trouvé très dynamique. Il parle 5 langues, s’exprime bien… On a toujours eu Diego dans un coin de notre tête. En octobre 2023, en choisissant Fredéric Hébert comme directeur sportif, nous avions aussi passé du temps avec Diego Lopez. Mon choix se serait plutôt porté sur Diego. Mais Arnaud étant directeur général, il prenait des décisions. J’ai cru comprendre que Franck Haise avait eu un meilleur feeling avec Fred (Hébert). Diego Lopez est revenu naturellement dans les discussions, après le départ de Fred Hébert et l’épisode étrange de Mike Mode. »

Un intérêt pour Varane toujours d’actualité ?

« Je n’ai pas eu l’information que le dossier était avancé. Si vous parlez à Joseph Oughourlian, le fan et supporter de Lens, oui c’est mon rêve de faire venir Raphaël Varane. Si vous parlez au président actionnaire : il n’y a pas de négociation à l’heure actuelle. »

Des ventes de joueur à prévoir

« Nous allons faire des ventes. Parce qu’à part le Paris Saint-Germain, je ne connais pas de club français n’ayant pas besoin de faire de ventes pour équilibrer son budget. Nous allons faire des ventes. Oui, on a commencé à travailler certains dossiers je ne pourrai pas donner de nom. Sur les recrutements, il faut revenir à être un club qui fait des recrutements plus intelligents que depuis 18 mois. »

Le club aurait budgété un peu plus de 100 millions d’euros de vente.

Quelle ambition sportive ?

«Top 7. Nous pensons qu’il est important de jouer le plus possible en Coupe d’Europe, pour toute sortes de raisons, comme celle des raisons financières. Nous voyons bien que les droits TV peuvent être compliqués. Je ne vais pas présager de l’issue des négociations des droits domestiques. La partie des droits internationaux semble plus solide, et elle va aux clubs jouant l’Europe. En Europe, le seul endroit où il y a des réflexions sur les droits, ce sont les droits UEFA, Europa League… Il y aura de plus en plus d’argent pour les clubs jouant l’Europe. Le léger hic, c’est que nous ne sommes pas seuls à vouloir jouer l’Europe. 8 ou 9 clubs sont bien armés, et comptent des actionnaires plus puissants que moi. Il va falloir revenir à une forme d’intelligence sportive qu’on a perdue depuis 18 mois. »

supporters bollaert f

Le rachat du Stade Bollaert en stand by

Le projet est en stand by pour le moment. Le président a précisé qu’il reste d’actualité malgré tout. « On pense qu’il faut ramener Bollaert dans le club pour toute sorte de raison. On a vécu avec la crise des moments très durs et si on avait eu un actif comme Bollaert ça aurait aidé avec les financiers. C’est en stand by parce qu’on n’a pas mis d’argent de coté et donc, si la question est : est-ce qu’on la capacité financière ? La réponse est non.

Le projet Socios

«On a beaucoup travaillé sur ce sujet. Benjamin Parrot va reprendre ce dossier en main. On est très motivés, côté club, pour qu’il y ait un actionnariat populaire. Nous gardons les discussions avec les sections de supporters. Techniquement, ce n’est pas simple. Nous pourrions mettre le Racing dans une forme de bourse pour offrir la possibilité à qui veut d’acheter les actions du club. Mais, techniquement, ce n’est pas simple. Et, dans les discussions avec les supporters, ce n’est pas la manière dont ils voudraient que ça se passe. Eux voudraient s’organiser, face une sorte de bourse commune, et arrivent dans une forme de groupe d’actionnaires. Cela demande aussi que eux fassent un pas technique en avant de ce point de vue. »

Quel entraîneur pour prendre la suite de Franck Haise ?

« On cherche, il y a beaucoup de candidats. Il y a des pistes et Will Still en est une. »