Formé au RC Lens, Raphaël Varane est passé près d’un 2e titre de champion du monde. Il doit au final se contenter d’une 2e finale de rang. Déjà grand pour un joueur qui aura encore fait la fierté de la Gaillette au Qatar.
Cela fait bien longtemps que Raphaël Varane fait la fierté du RC Lens et de la Gaillette. Que dire alors après une 2e finale de coupe du monde en 4 ans ? Le défenseur, figure de proue de la formation à la lensoise, n’a pas pu ajouter une 2e fois le trophée à son palmarès, mais il tient un rôle central dans ce qui s’inscrit comme l’une des générations les plus dorées du football français. Ce dimanche, il a fini sur les rotules, au point de sortir en fin de prolongation, car il a tout donné, après avoir été qui plus est touché par un virus dans la semaine. Mais il peut sortir la tête haute, même si la déception est grande. Il a été l’un des acteurs de l’une des finales les plus folles de l’histoire, même si les défenseurs n’ont pas toujours eu le beau rôle lors de ces 120 minutes incroyables.
Le défenseur de Manchester United a pourtant failli passer à côté. On se souvient encore des larmes lors de sa sortie sur blessure quelques semaines avant le début de la compétition, lors d’un nul 1-1 à Chelsea. Plus de peur que de mal pour le natif de Lille qui a su revenir rapidement à un niveau de classe internationale. Cadre des Bleus, vice-capitaine, il a encore pleinement joué son rôle devant la cage du gardien Hugo Lloris, guidant avec sang froid les jeunes Dayot Upamecano ou Ibrahima Konaté. A Lens, on ne l’a connu que jeune, au Real Madrid on lui a parfois reproché de rester trop timide dans l’ombre de Sergio Ramos. Mais depuis 4 ans, Raphaël Varane est reconnu comme le vrai patron qu’il est, en plus d’un grand défenseur sur le terrain. Comme l’illustre cette soufflante dans les vestiaires relatée après France-Pologne (3-1, 8e de finale).
« A Lens, jeune, son comportement lui permettait déjà d’avoir le respect de ses partenaires »
Ce sont ses éducateurs qui peuvent être fiers. Même si le joueur avait aussi tout ce qu’il fallait dans la tête pour connaitre un tel destin. « Ce qui fait qu’il peut connaitre cette trajectoire, c’est tout simplement cette humilité et cet équilibre qui le caractérisent. Il ne change pas. C’est toujours un garçon accessible », nous racontait l’un de ses formateurs Eric Assadourian après le premier titre de champion du monde. L’actuel responsable de la Gaillette insistait aussi sur « l’éducation transmise par ses parents qui lui a permis de toujours être dans ce contexte de valeurs. A Lens, jeune, son comportement lui permettait déjà d’avoir le respect de ses partenaires. Il avait ce calme, c’était un leader de terrain. C’est un garçon d’une extrême gentillesse. Tout le monde apprécie sa compagnie.»
Parti du RC Lens en 2011 après une seule saison en pro alors qu’il n’avait que 18 ans pour un transfert de 10 millions d’euros au Real Madrid qui a contribué à sauver le club du naufrage, Raphaël Varane n’a eu de cesse de contribuer à la réputation de la Gaillette. Un centre de formation qu’il n’a jamais oublié comme l’avait illustré son retour rapide à Avion après son premier titre de champion du monde. Il n’a pas remporté de Ballon d’or, mais certains des plus grands noms de sa génération, comme Cristiano Ronaldo, ne l’auront jamais remporté. A l’inverse Lionel Messi qui l’a finalement privé d’un 2e titre. Un titre que le génie argentin remporte au crépuscule de sa carrière. A même pas encore 30 ans, Raphaël Varane c’est tout de même une Coupe du monde, 4 Ligues des Champions, 2 Supercoupes de l’UEFA, 3 titres de champion d’Espagne, une Coupe du Roi, 2 Supercoupes d’Espagne, 4 championnats du monde des clubs et une Ligue des Nations. Sur le plan du palmarès, il peut regarder tous les plus grands joueurs dans les yeux, peu importe la génération, malgré cette défaite. Et il y a encore le temps pour aller chercher au moins un Euro avec les Bleus. On note aussi qu’il lui manque un titre de champion de France de Ligue 1. Et si celui-ci arrivait un jour, souhaitons que ce soit en Sang et Or !
Christophe Schaad