Directeur sportif du RC Lens, Jocelyn Blanchard a été acteur en tant que joueur de l’un des plus grands moments de l’histoire du club. Il était de l’équipe de 1999-2000 qui est parvenue jusqu’en demi-finale de la Coupe de l’UEFA.
Avant l’élimination face à Arsenal, le RC Lens frappe un grand coup en éliminant en quart de finale le Celta Vigo, redoutable adversaire espagnol qui avait sorti la Juventus de Zinédine Zidane au tour précédent. Après un nul 0-0 à Vigo, le RC Lens l’emporte 2-1 à Bollaert dans une ambiance indescriptible. Jocelyn Blanchard, dans l’émission Sang et Or Le Mag, raconte :
« Il y a eu des évènements exceptionnels. Pour moi, c’est le match de Vigo mais il n’est pas exceptionnel pour nous les joueurs mais parce que c’était dans les yeux des gens. Peu le savent, mais nous avons vécu un énorme bouillon à Vigo. En tant que footballeur, on s’attend tous à être performants, meilleurs que l’adversaire, mais je peux vous dire que sur ce match, à Vigo, qui marchait fort en Espagne, nous avons peut-être pris collectivement le plus gros bouillon de notre vie. Nous avons fait match nul 0-0, mais inespéré. Du début à la fin nous avons été une vache dans une corrida. Nous n’avons jamais attrapé la balle ou l’adversaire. Nous avons voulu être méchants, agressifs, truqueurs, techniques, mais nous n’avons rien fait et nous revenons avec un 0-0. Au retour, nous jouons à Lens dans un stade bondé comme pas possible, avec une composition en face qui comptait beaucoup d’internationaux. Nous n’avions aucun moyen, avec le bouillon pris la bas, même à Bollaert, nous n’arrivions pas à voir comment nous allions tenir. Mais nous nous sommes dits que ce n’était pas grave, que nous allions mourir, mais avec nos forces. Et je ne sais pas si nous avons été meilleurs qu’eux sur ce match, ou plus brillants, mais mentalement, nous étions intouchables. Et c’est ça qui les a mis je pense dans cette situation. Les gens, à la fin et plus tard quand je suis revenu, ont dit que ce jour là, ils croyaient que le stade allait tomber, ils l’ont senti trembler.»
(Source : Wéo)