S’il fallait faire l’équipe type des joueurs formés à la Gaillette, William Dutoit, portier de Saint-Trond en première division belge, serait très certainement le gardien de but. Gros plan sur ce joueur formé au RC Lens, qui a dû et su forger sa réussite avec patience.
William Dutoit n’a pas la renommée internationale de Raphaël Varane, Geoffrey Kondogbia ou encore Serge Aurier. Pourtant, il compte lui aussi parmi les réussites du centre de formation du RC Lens. Le gardien de 28 ans a pris des chemins détournés, mais il est arrivé à bon port. Un bel exemple pour un gardien que l’on a vu partir du Racing il y a plus d’un an et tout comme lui natif de Roncq, Samuel Atrous, désormais à Croix en CFA et qui suivra peut-être un jour la même route après avoir été confronté à la difficulté de s’imposer chez les pros lorsque l’on est gardien. « C’est un poste à part, très difficile. Il n’y a que très peu de places pour beaucoup de très bons portiers », nous rappelle William Dutoit.
« Je n’ai jamais douté »
Parti de Lens en 2007 sans avoir pu évoluer plus haut qu’en CFA, William Dutoit est resté chez les amateurs, à Belfort ou encore Vesoul. Puis son parcours l’a conduit en 2e division belge, au Royal Francs Borains, qui a toujours accueilli beaucoup de joueurs français, notamment issus du Nord-Pas-de-Calais. Pendant 4 saisons, le portier prend du coffre, accumule les matches, puis signe à Saint-Trond en 2014. Un club plus huppé, mais toujours en 2e division. Cette fois, il joue les premiers rôles et compte parmi les grands acteurs de la montée. Le voici désormais titulaire, au sein de l’élite belge. Et encore une saison plus tard, il devient l’un des portiers les plus respectés du championnat. Un parcours alambiqué, mais il ne s’est jamais perdu en cours de route. « J’ai toujours cru en moi. J’ai choisi un parcours différent en retournant en amateur, mais le plus important à mes yeux, c’était de jouer, de prendre de l’expérience à travers un maximum de matches pour pouvoir me montrer, nous explique-t-il. Je n’ai jamais douté. J’ai toujours travaillé dur et je savais qu’un jour, ça allait payer. »
« Jouer à Bollaert reste un rêve »
William Dutoit a fait le buzz en 2015-2016 pour un but marqué en championnat, égalisant dans les arrêts de jeu pour Saint-Trond à Lokeren à l’occasion d’un nul 1-1. Mais c’est bien par ses parades qu’il fait parler de lui, y compris cette saison, toujours à Saint-Trond, malgré l’intérêt de plusieurs clubs durant l’été. Plus tard, nous le verrons peut-être dans un grand club de Belgique, ou à l’étranger… ou pourquoi pas au RC Lens ? William Dutoit a gardé le Racing près du cœur. « On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, on verra en temps et en heure si un jour l’occasion se propose ! Jouer à Bollaert reste un rêve », répond l’intéressé, concentré sur son club actuel, lorsqu’on évoque le sujet. William Dutoit ne se contente pas de suivre le RC Lens comme le ferait n’importe quel ancien joueur. L’attachement aux couleurs Sang et Or l’a accompagné jusqu’en Belgique. On a d’ailleurs pu le voir récemment fredonner les Corons sur fonds d’images de Bollaert sur une chaine nationale. Et il peut donc saluer un début de saison « plutôt bon » des Artésiens, qu’il espère voir remonter en Ligue 1. Lui, de son côté va s’attacher à aider Saint-Trond dans l’accomplissement d’une belle saison. Le club est pour l’instant 11e sur 16. « Tant sur le plan personnel que collectif il faut toujours viser l’excellence, on travaille dur pour ça. Il ne faut jamais se contenter de ce que l’on fait, toujours vouloir plus. » Le genre de discours qui mène généralement sur le chemin du succès.
Christophe Schaad