Ces dernières semaines et jusqu’à hier mercredi 9h, nous vous avons proposé de nous envoyer votre onze de rêve de la Gaillette, sur le modèle d’un 3-4-3 ou 3-4-1-2 pour les 20 ans du centre de formation du RC Lens, dont l’inauguration officielle a eu lieu le 10 octobre 2002. En amont de cette date anniversaire, nous allons vous révéler chaque jour une ligne de l’équipe qui découle des votes. En attendant la défense à 3 demain, commençons par le gardien : William Dutoit.
Le poste de gardien était sans doute l’un des plus épineux. Car peu de gardiens passés par la Gaillette ont pu s’illustrer durablement au plus haut niveau. William Dutoit fait presque figure d’exception, même si l’on n’oubliera pas Niki Maënpäâ, gardien de Venise et ex international finlandais, mais qui n’a pas été à proprement parler formé à Lens, arrivant d’Helsinki à 18 ans et demi dans une logique de post-formation et bon pour déjà prendre la pose sur la photo officielle du groupe professionnel dès sa signature. L’histoire de William Dutoit est belle. Ex abonné à Bollaert, il fait d’abord ses armes à Lille avant de saisir une opportunité de rejoindre le centre de formation du RC Lens à 17 ans.
Le natif de Roncq s’accroche, parvient à participer à des entraînements du groupe pro, mais la place de titulaire en N2 est promise au numéro 3 et il décide de lui-même de quitter le club pour aller jouer à un niveau équivalent, quitte à repartir dans le monde amateur, passant notamment par Belfort. Il atterrit par la suite au Royal Francs Borains, dans les divisions inférieures belges, et gravit les échelons. Repéré par Saint-Trond en 2014, il est un acteur majeur de la remontée du club au sein de l’élite belge en 2015. En Jupiler League, il devient un gardien respecté et fait parler de lui en marquant un but en novembre 2015 lors d’un nul 1-1 à Lokeren. Il a été élu 2 fois joueurs de l’année par les supporters de Saint-Trond (voir vidéo ci-dessous).
La persévérance récompensée
Il a ensuite porté les couleurs d’Ostende pendant 7 saisons avant de partir à Deinze où il joue encore, à l’âge de 34 ans même s’il est actuellement blessé. « C’est un poste à part, très difficile. Il n’y a que très peu de places pour beaucoup de très bons portiers », nous expliquait-il en octobre 2016 pour expliquer le faible nombre de gardiens issus de la Gaillette ayant percé. « J’ai toujours cru en moi. J’ai choisi un parcours différent en retournant en amateur, mais le plus important à mes yeux, c’était de jouer, de prendre de l’expérience à travers un maximum de matches pour pouvoir me montrer, ajoutait-il. Je n’ai jamais douté. J’ai toujours travaillé dur et je savais qu’un jour, ça allait payer. »
Du haut de son mètre 82, il fait partie de ces gardiens qui ont démontré que l’on pouvait percer malgré les profils de grand gabarit généralement privilégiés. Malgré son parcours professionnel presque unique, il s’impose avec 49% des votes, s’étant vu parfois préféré, peut-être par manque de médiatisation, des gardiens n’ayant parfois qu’une poignée de matches en pro, signe de la problématique pour les jeunes gardiens lensois de percer. D’ailleurs, petite surprise, Yannick Pandor, qui n’a pas encore joué en pro avec Lens mais qui a amorcé une carrière internationale avec les Comores, est arrivé en 2e position devant Samuel Atrous. Didier Desprez, Valentin Belon, Arnaud Brocard, Christoffer Mafoumbi mais aussi Jérémy Vachoux (formé à Saint-Etienne) ont été cités. Rendez-vous vendredi pour les 3 défenseurs !
J’avais lu une fois qu’il travaillait en tant que maçon l’été aux côtés de son pere pour avoir le droit de se payer un abo quand il était gamin. Ses plus belles années ont été à Saint Trond, pas forcément le plus brillant des gardiens mais il n’avait pas froid aux yeux quand il jouait souvent en D1.