Le RC Lens va tenter de confirmer sa victoire de mercredi contre Troyes (1-0, 8e de finale de Coupe de France) samedi à domicile contre Valenciennes (25e journée de Ligue 2, 15h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports 1). Un derby pendant longtemps plus cordial que celui face à Lille mais qu’il sent évoluer. Il espère ainsi, outre la victoire, que tout se passera au mieux dans les tribunes.

Lensois.com : Eric Sikora, vos joueurs sont-ils concernés par la notion de derby avant de recevoir Valenciennes ?
Forcément, il y a toujours cette notion de derby même si dans les équipes, il n’y a plus beaucoup de joueurs de la région comme cela pouvait être notre cas à l’époque, que ce soit à Lens, Lille ou Valenciennes. C’est vrai que cela à un peu disparu. Après, nous essayons de leur faire comprendre, de leur transmettre ce que nous avons vécu. Ça reste un match toujours particulier. En plus, sur le match aller nous perdons 1-0 sur un coup de pied arrêté après avoir fait de bonnes choses. Il s’agit de rebondir et de se servir de la victoire contre Troyes pour enchaîner, de bien finir la semaine par un succès pour revenir à égalité de points avec Valenciennes et envisager la fin de saison un peu plus sereinement avec 29 points. Cette notion de derby, c’est un peu plus compliqué à la faire comprendre que quand il y avait les Didier Sénac ou Philippe Vercruysse chez nous, les Plancque à Lille (ndlr : Stéphane et Pascal), Wilfried Gohel à Valenciennes…

Le fait que les 2 équipes soient en 2e partie de classement change-t-il quelque chose au contexte du match ?
Non. De notre côté, nous sommes dans l’obligation de gagner après 2 échecs en championnat à la maison. Aujourd’hui, il faut que l’on gagne absolument. Nous ne nous attendions pas à perdre contre Orléans et Sochaux. Il faut vite rebondir. Le fait de devoir jouer 2 jours et demi après Troyes en laissant pas mal d’énergie, j’espère que ça ne sera pas trop préjudiciable. Valenciennes a eu une semaine pour se préparer mais on a vu contre Troyes qu’on était capables de bien finir. J’espère surtout que nous aurons bien récupéré sur le plan physique et mental. Je ne vais pas dire que c’est vital car il restera plein de matches ensuite, mais si on venait à gagner, ce serait un bon bol d’air et ça nous permettrait d’enchainer. Peut-être que pour eux, ce sera l’inverse.

« Je n’arrive pas à comprendre qu’entre clubs du Nord, on n’arrive pas à s’aider »

Quels souvenirs gardez-vous du match aller à Valenciennes (1-0, 7e journée de Ligue 2) ?
Nous avions fait une bonne première mi-temps mais nous avions 2 ou 3 situations sur lesquelles nous aurions dû marquer. Ils profitent d’une de nos largesses de l’époque. Une minute avant le corner, on perd le ballon, on reste 10 secondes au sol, on met 15 secondes pour se replacer. Après c’était dommage de perdre sur un coup de pied arrêté. S’il y a match nul, il n’y a rien à redire. Ce qui m’a énervé sur ce match, c’est que l’on sorte les propos du contexte (ndlr : voir article « Faruk Hadzibegic agacé par des propos d’Eric Sikora avant la rencontre ». Depuis, Faruk Hadzibegic a été remplacé par Réginald Ray). Encore, que l’on s’en serve comme ça, je m’en fous, ça fait partie du job mais quand je vois certaines banderoles dans le stade, c’est ça qui m’énerve un peu. Cela peut s’envenimer et ça peut déborder avec les supporters. On sort les propos du contexte et dehors, il y a des supporters qui s’en servent. C’est de bonne guerre qu’un coach se serve de ça, mais il ne faut pas que ce soit repris après et que ce soit n’importe quoi. Il faut gagner ce match et que cela se passe bien dans les tribunes. On sait qu’un derby, c’est toujours un peu chaud mais je pensais qu’entre Lens et Valenciennes, c’était différent de Lille et Lens. Aujourd’hui, je m’aperçois que c’est pareil. Attention, je ne dis pas que cela ne vient que de Valenciennes et pas de nous, mais il n’y a plus la même sympathie entre les 2 clubs. Je ne sais pas de quoi c’est né mais c’est comme ça.

Le RC Lens n’était pas le bienvenu au stade du Hainaut lorsqu’il cherchait une enceinte pour évoluer en Ligue 1…
Cela peut déboucher de là, mais il y a des choses que je ne comprends pas. Quand ils étaient dans la difficulté, on leur a prêté le dôme une quinzaine de jours parce qu’ils ne pouvaient pas s’entrainer à cause de la neige. Je n’arrive pas à comprendre qu’entre clubs du Nord, on n’arrive pas à s’aider. Surtout que ça pouvait faire marcher tout ce qui était à côté, les restaurants, les cafés… Après peut-être que tout cela est politique. Moi, je reste au niveau du sportif. C’est dommage. Quand Lille avait besoin d’un stade pour la Ligue des champions aussi et qu’ils sont venus chez nous, ça s’est toujours bien passé.

Propos recueillis par Christophe Schaad